Histoire

Il ne peut être donné avec précision la date d'installation des premiers hommes à Prades. Un coteau abrité de la bise (vent du nord particulièrement froid), exposé plein sud et où l'eau coule en abondance suffirent vraisemblablement aux choix de nos ancêtres.

Prades se trouve sur l'axe romain Montpellier - Montauban qui passait par Millau, Viarouge, Prades (Lescure, Rayret, Le Cammas), Camboulas, Ceignac, Rieupeyroux et Villefranche de Rouergue. Cette route fut vraisemblablement empruntée par Saint Martial, Sainte Véronique et Zachée qui partant de Provence évangélisèrent la population tout au long de cette voie jusqu'en Aquitaine. Cet itinéraire a été reconstitué à partir de chapelles espacées d'une trentaine de kilomètres (Millau, Prades, Ceignac, Rieupeyroux) et vouées au culte de Notre Mère du Ciel et créées suite au passage des trois évangélistes.

Eglise de Prades-de-Salars

Eglise de Prades-de-Salars

La première confirmation écrite de cette voie importante sera établie et baptisée ‘Voie Royale’ au 16ème siècle.

La première trace écrite de l’existence de Prades remonte à l’an 1000. Cette année-là, Richarde et Etienne, sans héritiers, légèrent à l’abbaye Sainte Foy de Conques, l’église et le fief de Prades de Ségur où s’installèrent les moines agriculteurs de cette congrégation.

En 1110, ils instaurèrent avec les seigneurs environnants une sauveté à Prades, la première en Rouergue. Les quatre croix délimitant l’espace de la sauveté sont encore en place dont une en pierre qui serait l’originale. On trouve les premières traces de l’église de Prades en ces années-là. Consacrée à Saint Jean Baptiste, elle fut vouée aussi au culte de Sainte-Foy.

Les moines de Conques furent aidés dans le maintien de l’ordre par une forte colonie templière d’agriculteurs guerriers installés à Lescure Fangel sous tutelle de la commanderie de Sainte-Eulalie-de-Cernon puis de celle des Canabières près de Salles-Curan. Au XIIIème siècle, Daudé de Prades acquit une très bonne réputation de troubadour et de… chasseur. Il rédigea un manifeste sur la technique de la chasse au faucon, spécialité dans laquelle il excellait (Roman dels auzels cassadors – Bibliothèque épiscopale de Vichy).

En 1431, le routier Rodrigue de Villandrando, venu de Salles-Curan, pilla et détruisit la cité de Prades. Il rasa l’église qui fut reconstruite à l’identique. Cependant l’origine de la chapelle de Notre-Dame-du-Bon-Secours, ne peut être donnée avec précision. Peut-être construite avant 1000 et consacrée par la suite à Sainte-Foy, fit-elle détruite elle aussi ? A-t-elle été construite en 1431 pour remplacer rapidement l’église principale ? Aucune trace écrite n’accrédite ces différentes thèses.

A cette même période, une légende raconte qu’une statue de la Vierge « aux grands bienfaits » disparut de l’église et partit se cacher dans un bosquet près d’Arvieu. Les habitants de Prades partirent à sa recherche et la ramenèrent à Prades d’où elle repartit. Entre temps, vénérée par les habitants d’Arvieu et de Canet elle était devenue Nostra Dama d’Aures (Notre Dame des Arbres). Ramenée une nouvelle fois à Prades, elle fut « relogée » à la Chapelle de Notre-Dame-du-Bon Secours où elle se trouva enfin bien et y demeura.

Un récit un peu différent prétend que les richesses accumulées dans Prades (du fait de la sauveté) et ses environs ne convenaient plus à la Vierge et qu’elle n’avait décidé d’y revenir qu’après un certain temps de pénitence des ‘Pradols’ (nom occitan des habitants du village). Ceux-ci décidèrent de lui consacrer un lieu propre et pour accomplir leur pénitence auraient bâti la chapelle de Notre Dame du Bon Secours (rien n’atteste cette version des choses).

Un autre récit reprend la même légende mais accuse nos voisins de jalousie par rapport aux bienfaits apportés par la statue et prétend même que la Vierge dans son départ de Prades, ne trouvât pas son chemin toute seule…

Plusieurs témoignages écrits prouvent que cette chapelle prit la réputation d’être un lieu de miracles « très fréquenté » et plus particulièrement celui de guérir certaines maladies des yeux. Il est avéré que des pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle se détournaient régulièrement de leur itinéraire pour y effectuer une visite. Des écrits prouvent aussi que bien des Seigneurs français partant en croisade passaient par la Voie Royale et la chapelle de Prades afin de recommander leur vie et celle de leur famille à la Vierge. A ce jour, Notre-Dame-du Bon-Secours veille tout particulièrement sur les futures mamans et un pélerinage, le premier dimanche du mois de mai est consacré aux petits enfants.

Bien plus tard, trois prêtres de Prades furent victimes de la révolution française parce que jugés réfractaires. Le 27 juin 1793, Messire Jean François Bessière Bastide, confesseur de la Foi, curé de Prades, mourut dans les geôles de la prison Sainte-Catherine à Rodez. Le vicaire auxiliaire Antoine Grialou fut fusillé par un bataillon révolutionnaire du Mont Blanc cantonné à Prades le 8 décembre 1793. Le curé Alexis Séguret de Sermet mourut en détention à Bordeaux en mars 1794.

L’église de Prades fut rénovée une première fois au 19ème siècle en extérieur. Elle y perdit son clocher peigne commun dans la région pour y gagner l’actuel clocher à pointe. La réfection de l’intérieur de l’église est beaucoup plus récente, elle date de 1997.

Le monument aux morts de Prades érigé en 1921, présente la particularité de renfermer de la terre prélevée à Bois-Le-Prêtre, un des lieux de la gigantesque bataille de Verdun en 1916. Cette terre a été ramenée par une veuve de Prades qui s’est rendue sur la tombe de son mari, mort pendant cette bataille. Elle en fit don au maire et au curé de l’époque qui la déposèrent dans les fondations du Monument, enfermée dans une simple bouteille en y joignant un message attestant de sa provenance.

En 1951, la mise en eau du barrage de Pareloup donne à la commune cinq kilomètres de berge d’une magnifique étendue d’eau de plus de 1000 hectares.

L'histoire des armoiries du village

Fin 2009, Monsieur Jean-Claude Molinier, gendarme dans le Gard originaire de l'Aveyron, a proposé de travailler gratuitement sur armoiries de la Commune de Prades.

Passionné d'héraldique, il a lu l'histoire de la Commune et s'est intéressé à son activité. Il soumet au Conseil Municipal la conception du blason en ces termes (techniques !!) :

« Des gueules », une crosse d'or posée en pal sur une terrasse de sinople, baignant dans une rivière d'azur ; à un besant posé sur la terrasse, brochant sur la crosse et accolée à dextre d'un agneau portant une longue croix d'or s'étend une banderole chargée d'une croix et au senestre d'une vache, tous deux naissants des bords de l'écu, le tout d'argent.

Il donne comme explications à son projet :

  • la crosse indique que le prieuré de Prades de Salars relevait de l'abbaye de Conques,
  • l'or de la crosse et le fond de gueules sont les couleurs du Rouergue (sang et or), la seigneurie de Prades appartenant aux comtes de Rodez,
  • le terrasse de sinople traduit l'appellation "village",
  • la rivière symbolise le ruisseau de Cadousse, du Bage et le lac de Pareloup
  • l'agneau avec la banderole est la représentation de Jean Baptiste, saint patron de Prades,
  • le besant (agneau et vache) représente la production de lait d'ovins ou bovins (Roquefort ou Bleu)
  • la couronne de tours est le symbole indiquant qu'il s'agit d'un blason de ville
  • les ornements représentent du blé symbole de l'agriculture communale.

Le Conseil Municipal à l'unanimité a décidé d'adopter définitivement comme décrit le blason proposé pour les armoiries officielles de la Commune de Prades de Salars.

Croix en pierre

Croix en pierre

Histoire au... coup par coup

La paroisse en 1740

La paroisse compte 320 habitants qui se répartissent au village 114, 33 à Gaujac et au Cammas,12 à Courbines, 3 au Mastruet, 5 aux Landes, 22 à Buscaylet, 39 à Buscastels, 18 à Sermet et 41 à Lescure.

Lescure est desservie par la prêtrise de Prades car relève de la Commanderie des Canabières qui verse à la cure 4 sétiers de seigle pour le service (le sétier = 150 litres environ).

On compte sur la paroisse 1800 bêtes à laine, 180 vaches, 200 cochons, 18 juments et 29 paires de boeufs pour les labours. On commence à cultiver la pomme de terre.

Au bourg, vivent 10 tisserands (dont 3 d’étoffes), 1 tailleur, 1 chapelier, 1 menuisier, 2 maçons, 1 charrron et 1 forgeron.

Il est dit dans un procès verbal épiscopal le mauvais état (donné comme  »pitoyable ») de l’église qui manque en particulier  »d’ornements, de livres et de vases sacrés ».

Un rapport écrit atteste que Jacques de Faramond, baron de Joqueviel, seigneur de Prades prélève annuellement comme rente foncière sur les terres de Canet et Prades : 49 sétiers de seigle, 24 sétiers d’avoine, 24 poules, 5 livres de cire, et 10 livres et 5 sols d’argent.

Cette année là la chapelle du cimetière est agrandie de la moitié de sa surface.

1764

Fonte de la grande cloche de l’Eglise de Prades qui pèse 15 quintaux (le quintal valait alors 50 kilos).

A cette époque on trouve trace du « village de Sauganes » habité par deux familles dont une se nomme Guibert.